UN DEMOCRATE, comment le neveu de Freud a inventé la communication de masse 2018 à Paris18
Evènement passé.
Du 15 mai au 23 juin 2018 à Paris18.
Edward Bernays, neveu de Freud, invente dans les années 20 à New York des méthodes de manipulation des masses sans précédent. Toujours au nom de la Démocratie US, il met au point la « fabrication du consentement » et vend indifféremment savons, Présidents, cigarettes et coups d'Etat. Goebbels lui-même s'inspire de ses méthodes... Une traversée épique à l'humour impitoyable de la vie et de l'oeuvre d'un des hommes les plus influents du XXème siècle. Où en est la Démocratie à l'ère du Big Data et de l'hyper-communication?
Comment faire récit au théâtre et créer des images, quand on veut dénoncer la propagande et la fabrique du consentement, qui fonctionnent précisément par récit et par images ? La structure brechtienne d'Un Démocrate répond à cette problématique, passant du mode épique à la comédie de la com', du cabaret à la tragédie de la résistible ascension d'Edward Bernays, de la sortie de jeu à des séquences où des conseillers en com', tels des apprentis-laborantins, regardent un homme se débattre dans la maison créée pour lui - métaphore du Système. Ce mélange des genres instruit et divertit, garde le spectateur en alerte. Nous jouons avec les procédés théâtraux, les dénonçons aussitôt utilisés, créons une illusion pour la déconstruire ensuite en connivence avec le public. Nous faisons de même avec les images de l'inconscient collectif : la photo des ouvriers qui déjeunent suspendus en haut du Rockefeller Center, la référence aux films noirs américains... En faisant circuler la parole, quatre acteurs s'emparent d'une vingtaine de personnages grâce à un simple changement d'accessoire ou d'accent, et jouent tour à tour Bernays, comme pour montrer que la propagande passe par toutes les bouches... Notre machine à jeu : un grand praticable - tantôt table de conférence, tantôt avenue de New York, tribune, cercueil, bureau ou podium... mais aussi machine de guerre qui marche, imperturbable, vers le spectateur. Les costumes sont contemporains : c'est d'aujourd'hui que nous parlons. Tout est très précis et dessiné, presque chorégraphié par la direction d'acteur, la musique, le son, les lumières à la Lynch ou à la Hopper. Le mur du fond, imposant, immuable, s'emplit peu à peu d'images des campagnes de Bernays : son tableau de chasse. Mais dans un souffle puissant, il s'abat finalement vers le public sous les coups de hache des contestataires. Véritable appel à un ailleurs possible, celui de l'espace libre du Théâtre et de notre imaginaire, ou bien contamination possible par dissémination ?
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Théâtre de la Reine Blanche
2 bis Passage Ruelle 75018 Paris