Nous, Les Petits Enfants De Tito 2018 à Paris20
Evènement passé.
Du 15 au 17 mars 2018 à Paris20.
En coréalisation avec Le Colombier, la Cie Liria Teatër présente
NOUS, LES PETITS ENFANTS DE TITO  Ecriture et mise en scène de Simon Pitaqaj Â
### Propos/ Simon Pitaqaj
Comme toujours, une guerre éclate, l'enfant troque une vieille maison en brique au pied des montagnes contre une cité HLM en banlieue parisienne. Ce pays, c'est la Yougoslavie et cet enfant, c'est moi. Nous les petits enfants de Tito raconte la fuite du pays natal pour échapper aux prescriptions de la terre et du sang. Albanais du Kosovo, je quitte une culture minoritaire imprégnée de mythes et de légendes pour entrer dans un monde périphérique. «Mais la marge, c'est ce qui tient la page» et rend l'écriture possible. Ce que j'écris, ce que je décris, c'est la rencontre entre les personnages qui ont peuplé mon enfance et forgent mon identité - les pachas Turcs, les fantômes de chevaliers sans tête, les duels entre frères ennemis, les devins prophétisant quelque commandement confus - et les récits urbains de match de foot perdus, de cours de techno bordéliques, de kebabs avariés, de vacances au ski aux fins tragiques. Dans cette vie nouvelle, j'apprends ce que je suis et ne suis pas, je revêts plusieurs visages, je découvre l'unique et le multiple, je grandi, je rapetisse... bref, je deviens un homme qui montre et cache ses cicatrices. C'est un récit de théâtre, c'est une autobiographie, c'est une fiction. Mon verbe est celui d'un étranger qui tente de franchir une frontière, celle des apparences.
### Témoignage/ Marion Guilloux
Journaliste
Le Souffleur
Au-delà du témoignage, il y a ce phrasé, déjà théâtral à la lecture : « Je suis un mafieux, je suis un mafieux comme tous les Albanais. » C'est ainsi que cela commence et que cela se déroule ensuite, dans un flot continu qui fait remonter l'enfance, l'arrivée en France - Terre Promise, l'adolescence à Saint-Denis jusqu'au drame hypothétique. L'histoire d'une promesse qu'un papa a voulu tenir envers son fils : l'emmener en France. Et qu'il grandisse là -bas, et qu'il découvre peut-être qu'ici n'est pas mieux qu'ailleurs. Pas mieux, voire pire, si l'on réfléchit en « vie d'homme » à ce que cela signifie être un exilé, un étranger. Oscillant perpétuellement entre conte et récit de vie, Simon Pitaqaj réussit à mêler l'appel de l'ailleurs à la prison de la ville lumière et ses barres d'immeubles de banlieue. Là où la jeunesse se méprise et refuse de croire en l'avenir. Lui il est l'image floue d'une jeunesse en fuite. En France, il est l'Albanais. Celui qui, selon les préjugés, vendrait père et mère pour se tailler une part au soleil. Mais non. A la place, il écrit. La force du texte de Simon Pitaqaj tient à sa forme brute et sans pathos. Un soliloque à bout de souffle, pour ne rien oublier.
Avec Simon Pitaqaj
Collaboration artistique Samuel Albaric, Cinzia Menga
Création sonore Cyrille Métivier
Création lumière Franz Laimé
Enregistrement : EMAIL , 0143607281
Le Colombier
20 rue Marie-Anne Colombier 93170 Bagnolet
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