Campus Condorcet : la réaction de JL Missika / Paris

COMMUNIQUE DE PRESSE de Jean-Louis Missika, adjoint chargé de l'innovation, de la recherche et des universités, Anne Hidalgo, première adjointe chargée de l'urbanisme et de l'architecture, Didier Guillot, adjoint chargé de la vie étudiante et Pierre Mansat, adjoint chargé de Paris Métropole et des relations avec les collectivités territoriales d'Ile-de-France :

Dans l'article du Monde daté du 29-30 novembre 2009, Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche et candidate à la présidence de la région Ile-de-France, déclare : « Je me suis battue contre l'équipe de M. Delanoë parce que je voulais installer un campus de recherche d'excellence à Aubervilliers. Les élus parisiens socialistes m'ont dit : "Vous ne ferez pas Harvard à Aubervilliers".

Je leur ai répondu : « Pourquoi ? Parce que c'est du mauvais côté du périphérique ? ». Il faut surmonter ces barrières artificielles. C'est ça le Grand Paris ».

Ce dialogue fantaisiste mérite un rappel des faits. La Ville de Paris soutient l'émergence d'un pôle universitaire transpériphérique au nord-est de la capitale depuis l'origine du projet. Le maire de Paris a exprimé dès sa réélection, en mai 2008, son engagement pour qu'un nouveau campus à cheval entre Paris et Plaine Commune voie le jour. Aux côtés des élus de Plaine Commune, de la Seine-Saint-Denis, d'Aubervilliers et du Conseil régional, il a accompagné les 8 établissements porteurs de projets pour qu'ils soient lauréats du plan campus.

La référence de Valérie Pécresse à « Harvard » est hors de propos. Harvard, fondée en 1636, a mis plusieurs siècles pour devenir une référence mondiale et Harvard se caractérise par la pluridisciplinarité, alors que la ministre propose un modèle archaïque qui concentrerait les sciences humaines et sociales au nord, et les sciences exactes au sud de la métropole.

Le soutien sans faille des élus parisiens porte sur un campus Condorcet ambitieux, qui à l'instar des meilleures universités de recherche mondiales, devienne encore davantage pluridisciplinaire, ouvert sur le territoire, pensé pour les étudiants aussi bien que pour les enseignants et chercheurs.

Si telle était l'ambition de la candidate en Ile-de-France, la ministre devrait se hâter de régler les problèmes qui menacent ce projet. Le financement n'est pas bouclé, en dépit de l'apport considérable des collectivités territoriales.

Il faut surtout de manière urgente qu'elle débloque la situation foncière. A Aubervilliers d'une part, où une filiale de la Caisse des Dépôts possède encore les terrains nécessaires au projet, et à Paris, où RFF (entreprise contrôlée par l'Etat) bloque l'achat par la Ville du terrain qu'elle doit acquérir.