Le cinéma le Louxor va renaître à Paris

Paris.

Le projet de réhabilitation de cet ancien cinéma, construit en 1921, revêt un caractère exceptionnel par l'enjeu urbain et culturel qu'il constitue dans un quartier en pleine mutation, au carrefour de trois arrondissements. Il s'inscrit dans le cadre de la politique de rénovation urbaine initiée par le maire de Paris, Bertrand Delanoë et de la politique menée par son adjoint à la culture, Christophe Girard, en terme de soutien à l'exploitation cinématographique d'art et d'essai.


(c) Illustration Architectes- Réalisation Art Graphique et Patrimoine.



Cet équipement culturel manifeste également la volonté de rééquilibrer l'offre cinématographique parisienne, l'Est parisien étant peu équipé. Il s'agit ainsi de conforter l'exploitation art et essai et d'assurer la diversité de la création cinématographique dans la capitale. Clairement positionnée par sa taille et sa programmation comme une salle de proximité, le Louxor, au-delà de sa programmation, constituera un outil d'animation culturelle pour le quartier à partir du printemps 2013.

Histoire du lieu
Le Louxor, ancien Palais du Cinéma, est un bâtiment situé à l'angle du boulevard Magenta et du boulevard de la Chapelle dans le 10e arrondissement. Sur la façade figure encore l'inscription "Louxor - Palais du Cinéma" qui confère à ce lieu à la fois la dimension secrète des vieux temples égyptiens, le côté majestueux du Palais ainsi que la richesse et la magie du cinéma. Cet établissement mythique dont les façades et la toiture ont été inscrites à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 5 octobre 1981 va faire l'objet d'une réhabilitation minutieuse.

Cette salle a été réalisée entre 1920 et 1921 par le groupe Lutétia-Wagram, son architecte André Zipcy et le céramiste Tibéri, quelques années avant le Rex, la Pagode ou la Cigale.


Cette salle met en scène, de la même façon, une architecture luxueuse à modénature exotique, aux façades exubérantes servant d'enseigne. Ce lieu s'inscrit dans une tradition cinématographique mais aussi musicale : Dizzy Gillespie s'y est produit après la guerre, le cinéma y a été prépondérant de Méliès au cinéma américain en passant par le cinéma soviétique dans les années 50 puis égyptien et hindi dans les années 70 et 80.

Après une première modification du décor intérieur dès 1930, Pathé effectue en 1954 une opération de rénovation qui entraîne la disparition totale des décors intérieurs égypto-art déco et notamment les fauteuils égyptiens aux dossiers sculptés et décorés. Exploitée jusqu'en 1983, elle est vendue la même année à la Société Textile Diffusion (magasins Tati) et devient ensuite une « boîte de nuit » (la Dérobade puis le Mégatown). Désaffecté et laissé à l'abandon depuis 1987, cet élément remarquable du patrimoine parisien a été racheté par la Ville de Paris fin 2003 (1,3 M'), afin de prévenir sa dégradation irréversible.

Aujourd'hui, la municipalité de Paris le réhabilite pour réaliser un équipement cinématographique de 3 salles Art et Essai, dont une sera dédiée aux cultures du Sud.




Communiqué de Christophe Girard
adjoint chargé de la culture, mairie de Paris :

"Le Louxor va renaître et renouer avec son premier amour : le Cinéma.
Grand témoin du désir d'exotisme d'entre deux guerres et de la frénésie cinématographique qui régnait à cette époque, ce cinéma mythique au style néo-égyptien était menacé de démolition. En le rachetant et en lançant une réhabilitation respectueuse de l'édifice, la Ville de Paris témoigne une nouvelle fois de sa volonté de préserver le patrimoine architectural et
culturel des Parisiens.

Situé à Barbès, à la frontière des 9e, 10e et 18e arrondissements, le nouveau Louxor représentera un grand outil de vie culturelle dans un quartier en pleine mutation. Après le Centre musical Fleury Goutte d'Or - Barbara, les Trois Baudets, le CENTQUATRE et maintenant le Louxor, un nouveau souffle culturel se répand sur le Nord-Est parisien.

Le Louxor, cinéma d'art et d'essai, proposera une programmation atypique, dont une des salles sera dédiée aux cinématographies du Sud, de l'Amérique Latine jusqu'en Inde en passant par l'Afrique et le bassin méditerranéen. Le lieu s'inscrira également dans tous les dispositifs d'éducation au cinéma.
Je me réjouis de cette invitation au rêve et à l'imagination que nous proposera prochainement ce nouveau temple du Cinéma."

Téléchargez le dossier complet sur la réhabilitation du cinéma Le Louxor à Paris



Paris, 75