Pardonnez Beigbeder / Paris
Bis et rebis repetita. Il crache dans la soupe le Beigbeder une soupe qu'il sait vendre. Quel brouet de sorcière cette potion toxique dont il croque les ingrédients, lui le goûter dégoûté. " Au secours Pardon" oscille entre la critique d'une "société de tentations", "le désirationnisme" et la crise mystique en du et place d'onéreuses et inutiles psychanalyses. Y aurait-il du Dantec ricaneur chez l'auteur de " 99 francs "? Chasseur de tops et profiteur de tout, Octave, le héros, écume Moscou et Saint-Pétersbourg pour le compte d'Ideal, la méga firme cosmétiques qui veut se refaire une virginité après une descente aux enfers pour ventes de crèmes cancérigènes. "Talent scout", il doit touver celle qui fera rêver 3 milliards de femmes. Octave souffre. Il a mal. L'amour le fuit. La faute à sa famille tout ça. Bref il nous agacerait un brin à glisser comme ça dans l'intimisme trendy s'il ne nous livrait au cours de ses périgrinations un presque temoignage sur la corruption de la jet set russe dont les pontes inventent des tortures lucratives, s'il ne tempêtait contre la tendance pédophile et raciste du milieu de la mode et ne dénonçait un modèle où ce qui est beau est forcément bon. Devise pervertie de Platon et citatation de Léna, une madone moscovite de 13 ans qui fera basculer le roman. Un bon Beigbeder donc bien documenté avec de solides passages sur la solitude, une mention spéciale au personage ambigü du confesseur russe et une double fin sous forme d'apocalyse et de récupération politique.
"Au secours Pardon", Frédéric Beigbeder, éditions Grasset, 19,90 euro