Travail du dimanche, la position de la mairie de Paris

Paris.

Communiqué de la mairie de Paris : " Frédéric Lefebvre secrétaire d'Etat, chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme, des services, des Professions libérales et de la Consommation a souhaité relancer le débat sur le travail du dimanche en rendant visite aux commerçants du quartier Lepic et Abbesses. La Ville de Paris rappelle à cette occasion la position qui est la sienne, qui a fait l'objet d'une large concertation, avec les syndicats, les représentants des commerces, les maires d'arrondissement, les associations familiales..., et d'un débat au Conseil de Paris en mai 2010.

20% des commerces sont ouverts à Paris le dimanche. Pour les acteurs économiques, étendre les ouvertures dominicales ne génèrerait pas un chiffre d'affaire et des emplois supplémentaires sur l'ensemble du territoire parisien : en effet, les achats se reporteraient d'un jour de la semaine au dimanche et surtout les bénéficiaires des ouvertures dominicales capteraient les achats des magasins fermés ce jour là. Socialement, l'ensemble des syndicats de salariés comme les associations familiales se sont exprimés contre une généralisation du travail dominical rappelant l'importance d'un temps de repos partagé, pour la famille, pour la vie sociale, la culture, le sport...

C'est donc dans un souci d'équilibre et de conception urbaine moderne pour le XXIème siècle, et avec la volonté de répondre aux intérêts et aux attentes des salariés et des consommateurs, que le maire de Paris s'est prononcé contre la création ou l'extension de zones touristiques.

Concernant la situation plus particulière du quartier Lepic Abbesses, cette rue historique de marchés connaît déjà une évolution très rapide : de nombreux commerces de bouche ont été remplacés par des commerces d'habillement ou des magasins d'enseignes nationales ou internationales. Le maire de Paris, en parfait accord avec le maire du 18e arrondissement, souhaite que les rues Lepic et Abbesses conservent ce qui fait leur force d'attractivité et leur spécificité économique : une diversité commerciale et artisanale. Toute création d'une zone touristique à cet endroit conduirait à la disparition de cet équilibre.

La loi Maillé ne s'est pas traduite, comme l'aurait souhaité le gouvernement, par une multiplication des zones touristiques ou des PUCE en France, seuls quelques cas ont été recensés, correspondant généralement à la mise en conformité d'ouvertures illégales. Il serait temps que le gouvernement et M. Lefebvre en tirent enseignements et révisent cette loi pour poser le débat de manière pragmatique et non idéologique : étendre les ouvertures dominicales à des zones entières n'est justifié ni économiquement ni socialement ; réfléchir aux catégories spécifiques de commerces pouvant ouvrir certains dimanches par an, après conclusion d'un accord entre les partenaires sociaux, serait plus pertinent."
Paris (75)