La peinture et l'expérience de voir dans l'Ispahan safavide 2018 à Paris02
Evènement passé.
Le jeudi 12 avril 2018 à Paris02.
Première conférence / 10h - 11h
La peinture et l'expérience urbaine de 'voir' dans l'Ispahan safavide (1590-1722)
Voir Ispahan au cours du XVIIe siècle signifiait déambuler entre des bazars caverneux et des galeries marchandes, flâner sur la grande place Naqsh-e Jahân (« portrait du monde »), se promener le long du Chahâr Bagh et sur les ponts surplombant le fleuve Zâyandeh-Roud.
Une multitude de peintures murales ornait les palais et bâtiments publics de la ville. Les riches Ispahanais pouvaient ainsi observer au cours de leurs promenades nombre de fresques représentant des batailles et parties de chasses, scènes de banquet et fêtes de cour, ou encore tomber nez-à-nez avec les portraits grandeur nature d'élégants et d'élégantes en costumes européens.Voir et être vu dans les cafés, tavernes ou lors de balades urbaines : c'était cela, flâner à Ispahan. Ces activités de plein-air étaient capturées par la peinture ou le dessin sur feuilles volantes, puis vendues, offertes ou échangées contre de la poésie ou des faveurs, avant d'être précieusement conservées dans des albums de collection. Les artistes d'Ispahan signaient leurs oeuvres et construisaient leur réputation sur leur toucher spectaculaire et leur flair pour des thèmes novateurs.Cette conférence vous emmènera vous promener à Ispahan et s'intéressera à l'habitude prise dans la ville de voir au travers de la peinture.
Deuxième conférence / 11h15 - 12h
Ispahan et les débuts du portrait dans la peinture persane Sadiqi Beg, artiste et documentaliste à la cour d'Abbas Ier est également auteur de divers traités artistiques en vers. Selon lui, la signification dans la peinture passe par la représentation du visage. Il consacre donc le premier chapitre de son traité de peinture à l'art du portrait, qui possède en persan une multitude de noms (sourat, temsal, chehreh, shekl, manzar et shamayel) dont les significations vacillent entre « image », « ressemblance », « simulacre », « représentation» et « parodie ».A partir de la fin du XVIe siècle et tout au long du XVIIe siècle, la peinture se détache peu à peu des thèmes poétiques « classiques » pour se tourner vers la représentation de scènes du quotidien de la cour: pique-niques, ébats amoureux, jeunes danseuses; mais également des portraits des habitants d'Ispahan : derviches, pèlerins, hommes d'armes, de savoir et de foi.Que nous révèlent donc les peintures murales d'Ispahan des développements du portrait dans l'art persan au début de l'époque moderne ?
Ces deux conférences vous sont proposées par le Conseil Franco-Iranien et l'Institut National d'Histoire de l'Art, dans le cadre de la Semaine Culturelle d'Ispahan https://www.facebook.com/events/2067858666792185/).
IntervenanteSussan Babaie est professeure d'Histoire de l'art et d'architecture islamique au Courtault Institute of Art de l'Université de Londres. Ses travaux Isfahan and its Palaces; Statecraft, Shi'ism and the Architecture of Conviviality in Early Modern Iran (2008), et Persian Kingship and Architecture: Strategies of power in Iran from the Achaemenids to the Pahlavis (2014) sont devenus des ouvrages de référence. Ses recherches actuelles portent sur l'urbanité et les liens entre goûts visuels et gustatifs en Iran au début des temps modernes.
Enregistrement : https://www.eventbrite.fr/e/billets-la-peinture-et-lexperience-de-voir-dans-lisfahan-safavide-44467685043
Institut national d'histoire de l'art (INHA)
2, rue Vivienne, 75002 Paris
Débute à 10H00