L’impact de la réforme hospitalière sur l’accès à l’IVG à Paris
Paris.
COMMUNIQUE DE PRESSE de Fatima Lalem, adjointe à la Mairie de Paris, chargée de l'égalité femme / homme.
L'impact de la réforme hospitalière sur l'accès à l'IVG:
"Lors du Conseil de Paris des 19 et 20 octobre, l'exécutif Parisien a marqué à nouveau sa forte préoccupation face à la restructuration de l'AP-HP et son impact sur la qualité des soins et en particulier sur l'accès à l'IVG.
Dès août dernier, lors de la conférence de presse de présentation du plan de la collectivité parisienne relatif au renforcement du maillage territorial des centres de planification, Fatima Lalem, adjointe chargée de l'égalité femme/homme, avait exprimé toute son inquiétude sur les conséquences de la réforme hospitalière en cours, qui impose des restructurations guidées par la seule rentabilité économique.
Bien que la législation en vigueur depuis près de trente ans impose à chaque établissement hospitalier de disposer d'un centre pour pratiquer les IVG, nous avons assisté, dès la fin août, à la fermeture du service d'orthogénie de Broussais, dont le devenir reste incertain, tout comme celui du site de Saint-Vincent de Paul. Il y a quelques jours, l'hôpital Tenon a cessé, à son tour, la pratique de l'IVG, activité censée être transférée au service
d'orthogénie de l'hôpital Saint-Antoine. Or ce dernier semble également courir le risque d'un démantèlement.
Cette réorganisation vient comme un prétexte pour limiter de manière drastique les activités déjà fragilisées de l'orthogénie. L'IVG en particulier, parent pauvre de la médecine, souffre d'une dévalorisation multiforme que ce soit dans les études médicales, dans la pratique
professionnelle ou au niveau de la tarification. Cette situation est d'autant plus préoccupante qu'il faut y ajouter le départ à la retraite de médecins militants pour qui le droit des femmes à disposer de leur corps, donnait un sens à leur pratique quotidienne.
La collectivité parisienne, très soucieuse du respect des droits des femmes à disposer de leur corps, a souhaité augmenter le nombre de structures de planification de proximité ; à cet effet, deux nouveaux centres de planification ont ouvert leurs portes depuis 2008, l'un dans le 19ème et l'autre dans le 14ème arrondissement. Dans le même esprit, la collectivité s'est engagée à diversifier les prestations offertes aux parisiennes et notamment à mettre en place progressivement la pratique de l'IVG médicamenteuse dans ses centres de planification. Cependant, celle-ci ne peut, en aucun cas, suppléer à l'obligation qui s'impose à l'Etat de garantir le libre accès des femmes à l'IVG médicamenteuse et chirurgicale en
milieu hospitalier.
Face à l'urgence quant au maintien de la pratique de l'IVG au sein du service public hospitalier parisien, la Mairie de Paris interpelle le Ministère de la santé pour demander que l'offre de soin de proximité demeure garantie aux parisiennes notamment en terme d'accès à la contraception et à l'IVG, droits fondamentaux si chèrement acquis."
Paris (75)