Paris opposé aux fermetures de places d’hébergement pour les familles sans abri
Paris.
Communiqué de la mairie de Paris : " A l'occasion du conseil d'administration du Samu Social du vendredi 20 mai 2011, l'Etat a annoncé une réduction brutale des moyens dévolus au Samu Social de Paris pour l'hébergement des familles à l'hôtel entraînant une diminution de 3000 nuitées/jour pour la fin de l'année 2011. Les instructions données par le Préfet de Paris au Samu Social ne permettent plus de prendre en charge de nouvelles familles en couple avec enfant lorsqu'elles sollicitent le 115. Les familles qui accéderont à un hébergement seront ballottées d'hôtel en hôtel sur des prises en charge de courte durée interdisant la scolarisation des enfants.
Cette décision, qui intervient après la fermeture depuis le 31 mars de 900 places en centre d'hébergement sur Paris, indique clairement la volonté du gouvernement de faire porter le poids de la réduction des déficits publics sur les plus démunis et les familles mal logées. Elle aura pour conséquence la remise à la rue de familles sans solution d'hébergement et la reconstitution dramatique de campements de personnes sans abri en Ile-de-France.
Au 6 avril 2011, le Samu Social de Paris prenait en charge 4900 familles (15 800 personnes) en Ile-de-France. Le budget 2011 fixé par l'Etat permet de financer globalement 7100 nuitées/jour, contre 9364 financées en 2010, soit une diminution de 24%.
Membre du conseil d'administration du Samu social, Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris chargée de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l'exclusion, a dénoncé ces mesures de régression sociale en demandant leur retrait afin d'examiner leur validité juridique. La Ville et la FNARS - Ile-de-France (qui regroupe les principales associations de solidarité) ont rappelé que la loi fait obligation à l'Etat de respecter le principe d'inconditionnalité de l'accueil, de continuité des prises en charge et de non remise à la rue des familles sans abri.
Alors que les centres d'hébergement sont totalement saturés et qu'il manque 13 000 places d'hébergement en Ile-de-France, la Ville de Paris s'oppose fermement à cette décision et fera examiner toutes les voies de droit permettant de l'abroger."
Paris (75)