Pollution atmosphérique : il est temps de passer de la parole aux actes à Paris
Paris.
Communiqué de la mairie de Paris : "Depuis le début de l'année, le nombre de jours de pollution atmosphérique a dépassé les seuils d'alerte dans la métropole parisienne 2 jours sur 5. La vague de froid est terminée et la pollution reste inquiétante. L'arrivée des beaux jours semble même aggraver le phénomène.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, la pollution atmosphérique est responsable en Europe de 40 000 décès prématurés ; elle ampute l'espérance de vie de plusieurs mois, elle provoque asthmes et maladies respiratoires graves.
Face à cette situation, le gouvernement parle mais n'agit pas. L'Etat demande aux collectivités d'engager des études de zones interdites aux véhicules (les ZAPA), il lance la révision du Plan régional pour la qualité de l'air, celle du Plan de protection de l'atmosphère... Et dans un communiqué toujours identique, le Préfet de Police recommande aux automobilistes de veiller à essayer de réduire leur vitesse si c'est possible, et aux enfants et personnes âgées de privilégier les activités calmes et éviter l'activité physique.
Le Préfet de Police n'a baissé la vitesse limite qu'un seul jour, sur les 22 jours de dépassement des seuils, depuis début 2012 ! C'est une illustration de la politique environnementale mise en oeuvre depuis 5 ans, faite d'annonces jamais suivies d'effet. Pourtant, des mesures concrètes seraient faciles à prendre. A court terme, l'Etat devrait obliger les poids lourds en transit à contourner le centre de la métropole, imposer une baisse des vitesses de 20 km/h sur les grands axes dès lors que les seuils sont dépassés, et même baisser la vitesse limite du boulevard périphérique à 70 km/h comme l'a proposé le maire de Paris. La collectivité y gagnerait en sécurité routière, en baisse des nuisances sonores et en pollution évitée. L'argument de la perte de temps par les automobilistes - à peine quelques minutes perdues - est totalement dérisoire au regard de l'enjeu de santé publique.
A plus long terme, l'Etat doit mettre en cohérence l'ensemble de ses politiques en privilégiant la seule stratégie possible en milieu urbain : privilégier le fer et le fleuve, les modes collectifs de transport et les modes doux, aux camions et aux voitures, privilégier l'électrique au thermique, les petits véhicules aux gros, l'essence au diesel."
Paris (75)